NUMERO 13. LES JAMBES...

Publié le par desie-filidor.over-blog.com

NUMERO 13. LES JAMBES... L'atelier intérieur s'ouvre au retroussé. Au temps élastique et aux jambes élancées. A la frivolité. Doucement, ça se relève en haut par le bas. Plongée, contre plongée du regard : et depuis quand ce serait condamné. Les prétextes à retrousser ne manquent pas : chercher la puce ici ou là. Se plaire au jeu de l’escarpolette et faire confiance à ses hasards heureux. Se placer au dessus, rêver du dessous. Dévoiler le secret. Sur les plages californiennes, dans les années 30 on mesurait. La robe : pas à plus de 65 centimètres du sol. La peau : pas plus de 20 cm entre le bas et la robe. Veuillez tresser mailles et résilles pour cacher. Le mètre à la main, les policiers s’approchent avec joie pour vérifier le bas de soie. Ce soir les distances sont à réinventer. Puisque les jambes ont deux temps : celui de la frivolité, et celui de l’intimité. Celui du bruit et celui du silence. Pour tendre vers le moment, peut-être, où le bas peut s’enlever. L’image de départ ce soir serait celle-là : des jambes et des jambes et encore des jambes. Une nouvelle créature aux jarretelles qui s’entremêlent. Des bas noirs. Des talons hauts. Un fantasme vivant. C’est Bruno Geslin* qui met en scène la vie et l’œuvre de Pierre Molinier, fétichiste des jambes gainées. Et surtout, de leur liberté. Lui qui disait : « il est fort probable que je ne crèverai pas seul, mais avec mes jambes qui sont un si grand moi-même ». Parce qu’il y a de l’esprit dans les jambes des femmes, oui. Elles ont le privilège de la transgression. Et celui de la question : faut-il enlever le haut, garder le bas, l’inverse. C’est le pouvoir nouveau de mesurer ce qu’on donne de la peau. On troquera des centimètres de chair contre des centimètres de bas. Les jambes ouvrent un nouveau monde, elles en sont les compas. Elles font tourner, et elles sont habillées… on aura bien le temps une heure durant, pour se demander quoi et quand enlever. Ce sera en tous les cas, un plaidoyer contre les jambes croisées. Parce que le désir ce n’est pas différé, parce que la liberté c’est à arracher, parce que la frivolité, c’est sacré.
Le chemin ce soir se fait jambes en l’air et mollets découverts. On partira des jambes et de leur nudité, on les fera s’habiller, puis avancer vers la liberté. Le studio est notre boudoir, notre chambre d’éclosion, on est en direct et ça commence maintenant. Pour les bas et les jambes de soie, ce soir voilà ceux qui sont là :
Je lui ai demandé : pourriez-vous venir avec quelques bas et quelques jarretelles ? Elle a dit oui. Fifi Chachnil, créatrice lingerie, pour l'expérience et le boudoir en studio.

Une pépite sonore à écouter sur le site de France culture, dans l'émission  d'Aurélie Charon L'atelier intèrieur + Image©Pierre Molinier

Publié dans TROUVAILLES...

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